De siècle en siècle, l’exigeant château de Ternay retient la même famille propriétaire à son chevet. Une destinée hors du commun que les derniers occupants aiment partager avec les visiteurs.
Tombé dedans quand il était petit, Loïc de Ternay, actuel propriétaire du château éponyme, lance avec enthousiasme : « Ma famille est à Ternay depuis 1606 et on se refile le bébé à chaque génération ». Tradition familiale oblige, un nouvel élément de chaque fratrie devient à tour de rôle le « passeur ».
Ce qui, vu de l’extérieur, peut surtout être perçu comme une chance, exige aussi de l’abnégation. Auparavant producteurs de fromages de chèvre, Loïc de Ternay et son épouse Caroline ont choisi de se reconvertir à l’accueil touristique, pour pouvoir s’occuper exclusivement du château. Peu avant Noël 1999, le couple et les quatre enfants quittent la ferme où ils étaient installés et prennent possession des lieux. « Cela a été un baptême du feu, on a essuyé la tempête Lothar. Le toit, les arbres, les clôtures, tout a volé ! »
Pas de quoi rabattre l’ardeur des nouveaux châtelains : ils peaufinent un itinéraire de visite touristique, développent les chambres d’hôtes -initiées par Madame de Ternay mère, grâce à l’avènement du Futuroscope- et aménagent deux gîtes de charme dans les dépendances.
En 2010, le passage de Xynthia, encore plus violent, ravage le parc, les toitures, fait chuter des statues. « L’entraide nous a sauvés, grâce à des proches qui ont créé l’association des Amis du château de Ternay. Aujourd’hui, nous sommes soutenus par plus de 200 personnes, c’est très précieux », reconnaît le propriétaire. De quoi aller de l’avant avec « Qui veut sauver le chevalier ? », un nouveau jeu d’énigmes conçu sur le thème de l’héraldique, organisé en appui de la visite dans un dédale de souterrains et faisant partie du dispositif Expériences famille.
C’est étonnamment en gagnant un procès que les aïeux de Loïc de Ternay sont arrivés au château en 1606. À cette époque, Monsieur de Bauveau, propriétaire du château de Ternay et Monsieur d’Arsac ne parviennent pas à délimiter les frontières de leurs seigneuries voisines. Pour comble de mésentente, le premier est protestant, le second catholique. Pour tourner court, Beauvau assassine son voisin lors d’une partie de chasse. Sur fond de guerre de religion, un procès retentissant s’ensuit, qui durera 24 ans et sera clos par Henri IV, lequel exilera Bauveau et offrira le château de Ternay à la veuve d’Arsac, qui prendra le nom d’Arsac de Ternay.
Désormais à trois ans de la retraite, Loïc et Caroline de Ternay sont rassurés, la succession familiale perdurera : « Nous nous éclipserons bientôt, notre fille et son mari sont intéressés ».
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